J'aime prendre le temps des livres et des mots.
Un petit recueil de poésies d'un auteur de la région Ahmed Kalouaz.
L'édition "le bruit des autres"de 2005, donc encore une fois ce n'est pas la rentrée littéraire dont on nous rabat les oreilles.
C'est ainsi que nous rencontrons des livres, laisser sur une étagère dans une librairie. La canicule de l'été de ce mois d’août m'ayant poussé à trouver refuge dans un endroit dont je reparlerai ( le centre Européen de Poésie d'Avignon ) le " sais pas" CEPA pour ceux qui aiment les sigles.
Je vous présente donc un petit livre, riche. L'été est pourtant bien finit, mais le texte m'a pénétré, plusieurs semaines ont passé et l'impression est identique un texte vif, une écriture en prose claire sur un frère aux allures d'apache silencieux, modelé par une terre ingrate qui les nourrit sans vouloir d'eux, une terre qui n'apporte que solitude et désolation lorsqu'elle ne reconnaît ses fils.
Géronimo, est un cri lancé pour qu'on se dresse sur les maux des autres, refuser, puis le réel s'étouffe dans le silence et l'indifférence.
La critique n'étant pas mon fort je préfère partager un passage dés fois que l'envie vous pousse à vouloir le découvrir, à votre tour. J'espère que l'auteur me pardonnera d'exposer ces mots.
" ...Nous chantions c'est ce qu'il reste lorsqu'il ne reste rien.
Deux pierres frottées l'une contre l'autre, deux silex cognés, une baguette contre un arbre, et cela donnait pour les silencieux le plus émouvant des chants guerrier. Dans les îles, les frères de Louis Degrés inventaient les refrains de résistance et de révoltes, parce que le silence te fait exploser te fait exploser le cœur, si tu laisses trop aller.
Quand le corps va se faire loque, il reste un sursaut de fierté, d'envie de vie qui soulève les bras et les montagnes. ...
Il y en a qui trouvent des fleurs sur le bord des chemins, d'autres l'amour sur une plage ou un écran, peu importe. Il y en a qui 'ouvrent à Dieu, à l'ombre du premier calvaire rencontré, de la plus humble chapelle venue.
Géronimo se révolte, cogne et se saigne au lieu de se signer . La colère c'est un cantique rentré donnant de la pluie comme la montagne pelée sur les murs de Saint Pierre. Il crie et parle, de lave sous la langue, des rochers incendiaires dans les poings. Il en crève, et en même temps a-t-il tort ? Les silencieux sont souvent lâches, laissant filer, laissant faire. Pendant des décennies son idole alla, traquant le Yankees ou le Mexicain, défendant pied à pied le moindre arpent de territoire. Quand il s'avoua vaincu, ce fut de vieillesse et de lassitude. La dignité c'est aussi de savoir s'effacer, quand les rides creusent les mains et les visages. ..."
Auteur KALOUAZ |
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